Poussière d'étoiles ( Voyage Rêve de Dragon - MultiSim )

Où comment remettre les aventuriers sur les rails de l'aventure

Sidéralis, cité des astres : la prophétie
Rencontre avec Vulduk, l'excentrique


Sidéralis, cité desastre

Nos aventuriers, après deux jours passés à Sidéralis, la cité des astrologues, ne tardent pas à s’en forger une opinion bien tranchée.

Morgandilas : Dis Logart, j’espère que nous ne resterons pas longtemps à Sidéralis. Cette manie de tout rapporter à l’astrologie commence à me taper sur les nerfs. Les gens, à force d’observer les étoiles, en oublient de vivre et de s’amuser.

Logart : Nous n’avons pas encore tout visité ni saisi toutes les subtilités de la ville. Je dois étudier ce traité d’astrologie de Wortex. Mais pourquoi n’irais-tu pas visiter le stellarium en compagnie du « prince » Lothar ?

Morgandilas : Pfff, barbant. Quand partons-nous ?

Logart : Nous n’allons pas nous installer. Juste le temps de nous préparer un peu en vue de nos futurs voyages. Ce n’est pas la mythique Cité du Grand Savoir, mais les érudits sont nombreux. Le Collège des Etudes Stellaires propose une spécialisation en draconique. Je donnerai cher pour consulter leur bibliothèque.

Morgandilas : Hors de question d’attendre 2 mois le début des cours au collège. Une caravane part demain matin pour Cortizone à travers le pays Kamack. N’est-ce pas une perspective plus exaltante ?

Logart : C’est peut-être un peu précipité. Et j’ai promis à Jola une consultation chez la meilleure astrologue de la cité : dame Stella Agathos. J’ai laissé 3 PO à titre d’avance ! D’un autre côté, le résultat risquant d’être hautement farfelu, ça m’éviterait d’avoir à payer le reliquat. Mais Jola ne me le pardonnerai pas.

Le lendemain, 4 PO plus tard ...

Stella Agathos : Si j’ai bien compris votre affaire, vous recherchez des escargots géants pour pouvoir organiser votre cérémonie de mariage.

Jola : Oui, une union heureuse ne peut être envisagée sans que les mariés ne paradent perchés sur un escargot. Cela fait des mois que nous voyageons mais jamais nous n’avons trouvé des spécimens de la taille requise. Ils ne sont pourtant pas si rares à Snèle sur Vabe. Mais mon village natal est si loin...

Stella Agathos : N’ayez crainte. J’ai consulté les étoiles et elles sont formelles. L’avenir vous appartient. Donnez-moi vos mains et je préciserai les étapes de votre parcours vers l’heureux événement. Je vois une lune ... de miel. Une lune de miel. Non, une lune et du miel. Ainsi que des amandes. Peut-être le banquet du mariage un soir de pleine lune, sous une pluie d’étoiles ? En tout cas un gage du succès pour vos projets.

Logart : Si elle nous dit à présent : « voilà la consultation est terminée », je la transforme en crapaud !

Stella Agathos : Mais votre parcour sera long et périlleux. Je vois des créatures de cauchemar et un monstre difforme, le devant derrière. Vous allez voyager sur terre, mer et dans les airs.

Jola : Mais où chercher ?

Stella Agathos : Pas dans la région, les étoiles sont formelles. Vous ne savez pas encore où vous diriger, mais un homme, un vieux sage, vous donnera de précieuses indications. Je ne vois pas précisément ses traits, il semble apprécier dans l’obscurité. Il porte une robe d’astrologue avec le symbole du Dragon.

Logart : Brillante prédiction. Tout au plus quelques centaines de personnes à interroger et nous tiendrons notre réponse.

Stella Agathos : Certes, cela semble vague. Mais les étoiles vous aideront en vous envoyant un guide. Un jeune homme de noble naissance, un prince loin de son royaume. Cet homme ne vous est pas inconnu il me semble ?

Logart : Peut-être bien, oui. Mais je n’ai jamais vu Lothar faire quoi que ce soit d’utile. Alors nous guider... Autant s’en remettre à un aveugle.

Stella Agathos : Les dragons sauront l’inspirer. C’est tout ce que je puis vous dire.

Jola : Logart, tu ne m’avais pas dis que Lothar s’y connaissait en escargots. Logart : Il faudra qu’il nous l’explique.

Un peu plus tard :

prince Lothar d’Elandyl, seigneur au sang bleu, fils d’Argraven le preux, héritier du trône après son frère aîné Jolian, actuellement en exil en attendant de reconquérir son royaume et de se venger de son oncle Arkôme, infâme thanatocien s’il en est, odieux manipulateur responsable de sa déchéance. Egalement appelé « prince des Chus » : Hein ? Moi votre guide. Il faudra m’expliquer où aller ? Ou alors peut-être y a-t-il un rapport avec ce curieux rêve que j’ai fait après ma visite au stellarium. J’ai rêvé d’étoiles colorées ...



 
Rencontre avec Vulduk
 

Jeunes gens, entendez-moi.
Vous croyez sans doute que le vieux monument que je suis radote à longueur de journée sans savoir de quoi il parle.
Et bien détrompez-vous.

Ce n’est pas parce que je fais la grimace en montant les escaliers menant à cet étage du Collège des Hautes Etudes Draconiques que je n’ai pas été jeune et vigoureux en mon temps. Et grand voyageur de surcroît.
En fait, bien que certaines personnes que je ne citerai pas (n’est-ce pas monsieur Palombe) racontent dans mon dos que je fais partie des meubles de l’université, j’habite Sidéralis depuis moins longtemps que vous. Et oui je suis un étranger natif de la lointaine cite de Praz.

Mais je vois que ce nom n’évoque rien pour les ignorants que vous êtes malgré vos 3 années d’études supérieures au CHED. Praz et ses tours de verre et l’une des cités les plus flamboyantes du multi-rêve. J’ai bien dit multi-rêve car cette ville est située dans un rêve différent de celui-ci.
Comme beaucoup d’autres jeunes gens, j’ai été sensible à l’appel du voyage que les dragons instillent en nous pour nous pousser à découvrir leurs merveilleuses créations.

J’ai traversé de nombreux rêves avant d’aboutir dans celui-ci au niveau du pays Kamak.
Je constate à votre grimace que vous considérez bien peu ce territoire voisin et ses habitants que vous considérez comme de dangereux primitifs.
A bien des égards, vous êtes moins civilisés qu’eux. J’en tiens pour preuve votre comportement dans cet amphithéâtre.

Et bien je vais vous faire une confidence que vous pourrez vous empressez de colporter dans tous le campus : j’ai vécu parmi eux durant près de dix ans en tant que shaman de la tribu des brillants.
Et oui, vous n’avez pas été mes premières victimes. Les jeunes de la tribu ont profité de mon expérience avant vous et en ont certainement mieux profité.
Comment un tel honneur (une telle déchéance dites-vous ?) a-t-il pu m’arriver ? C’est une longue histoire que je vous conterez une autre fois.
Pour l’heure revenons a notre cours de théorie du haut-rêve et examinons les dangers d’un sort non maîtrisé.
Un peu de calme. Voyons, chaque chose en son temps.
Et bien, puisque vous insistez, je vais vous conter mes péripéties en pays Kamacks. D’ailleurs elles comportent quelques illustration de notre leçon du jour.

Une première mise au point : non, ils n’attaquent pas les voyageurs isolés (du moins pas sans raison). La tribu des Brillants m’a au contraire secouru et recueilli dans une période de grande détresse.
C’était il y a bien longtemps, alors que ma compagne et moi venions de franchir une déchirure menant à ce rêve.
Qui était ma compagne ? Eliande, doux rêve féerique. Je ne m’étendrai pas sur ce souvenir sensible. Les adolescents boutonneux que vous êtes saurez bien l’imaginer par vous-même.

Ainsi donc la déchirure débouchait dans la forêt tigresse, heureusement à sa lisière sinon les tigres verts auraient fait un festin de nous. Les plaines incultes de Kamak s’étendaient devant nous à perte de vue et les traverser à pieds ne nous tentait guère. Nous avions décidé de construire un radeau pour descendre la Douve.
Nos talents de navigateurs étaient limités mais suffisant pour parcourir ce long fleuve tranquille que semblait être la Douve. Les problèmes commencèrent en abordant les rapides des Cayoupes.

Nous nous en sortions plutôt bien -vu notre expérience - jusqu’au moment où nous nous sommes retrouvés coincé entre deux rochers au milieu des flots.
J’avais décidé d’utiliser le haut-rêve pour nous sortir de ce pétrin et faire disparaître l’obstacle. Quelle erreur !  Un aléa onirique me fit lancer un sort en réserve de bois en eau, centré sur notre barque. Inutile de vous décrire le résultat. Nous nous retrouvions à barboter dans la rivière.
J’ai réussi à m’accrocher au rocher mais Eliande n’eut pas cette chance et continua à dériver, emportée par le courant. Je ne devais plus jamais la revoir. J’appris plus tard que son corps avait été repêché par une tribu Kamak.

Ce fut une sombre période pour moi : je me reprochais la disparition d’Eliande et l’imputait à l’usage du Haut-Rêve..
Sachez-le, vous qui considérez le Haut-Rêve comme un jeu, ce n’est jamais un acte sans conséquence.
La tribu kamak des Brillants me recueilli dans cet état d’esprit. Cette rencontre me fut salutaire. J’avais renié mon art, renoncé à mes voyages et à la compagnie de mes semblables.
Mais la société kamak est si fraîche et envoûtante que peu à peu je devins membre de la tribu sans même m’en rendre compte.

Les Brillants sont des nomades comme tous les Kamaks, vivant de la chasse et de l’élevage. La pleine Kamak étant peut fertile, il leur faut sans cesse se déplacer pour trouver de nouveaux pâturages.
La tribu est fortement unie. Chacun connaît son rôle et la valeur est récompensée. L’ambition personnelle sert la tribu contrairement à ce qui se passe dans bien des cités.
Je fut tout d’abord berger et confident des enfants de la tribu (j’ai un chic avec les gosses, vous l’avez sans doute remarqué). Puis j’eus l’honneur de devenir shaman lorsque le rebouteux de la tribu et son disciple disparurent dans les marais pugnants lors d’une expédition en quête d’herbes médicinales. Ma connaissance des simples faisait de moi l’homme le plus savant de la tribu.

Les Brillants aiment le métal et le verre et commercent naturellement avec les gens de Sidéralis pour en obtenir. Les Hurleurs, par exemple, ont la fâcheuse habitude de charger (montés sur leurs aligates) les caravanes sidéraliennes en hurlant; si les marchands prennent peur ou sortent leur armes, le combat est inévitable ; sinon, les Hurleurs se lassent et s’en vont. Les Vindicatifs ont une notion particulière du commerce : lorsqu’ils veulent quelque chose, il propose une marchandise en contrepartie mais refuser la transaction est considéré comme une déclaration de guerre.
Les tribus kamak se respectent et vivent généralement en paix. Périodiquement elles se retrouvent dans l’un des quatre sites rituels pour célébrer les dragons créateurs. Ces lieux ne sont pas choisis au hasard mais correspondent aux emplacement de déchirures de rêve mauves qui sont supposées communiquer avec les dragons. Des offrandes (nourriture et pierres précieuses) sont déversées dans la déchirure en offrande au dragons.

Ce jour là, les Brillants, les Hurleurs et les Vindicatifs étaient rassemblés au site rituel de Knab. Haktol, le 1er guerrier des Brillants avait invité des étrangers pour cette fête.
Ils formaient un groupe bigarré : Logart, le médecin (du moins autant que moi) et sa compagne Jola, Morgandilas le guerrier de masse et son épouse Cheveux aux vents, Mérildan, cavalier émérite qui fit bonne figure au concours de course d’aligate de la cérémonie, Lothar, un être peu locale mais dont les manières délicates trahissaient un noble lignage (on l’appelle prince des Chus biens que je ne connaisse pas cette peuplade lointaine).
Les étrangers avaient déjà connu quelques heurts avec les Vindicatifs : Hank, un Vindicatif plus excité que la moyenne, avait défié Morgandilas en duel et l’avait perdu. Les vindicatifs ont un code de conduite particulier : ils acceptent fort bien la défaite devant plus fort que soit, mais l’homme ayant provoqué le duel, s’il le perd, est traditionnellement achevé par le vainqueur. Morgandilas, en épargnant Hank, n’avait fait qu’augmenter sa rencune.
J’espéraient seulement que Hank et Morgandilas ne seraient pas trop souvent ensembles durant la cérémonie. La trêve sacrée est de rigueur mais s’applique-t-elle aussi strictement pour les étrangers ?

La fête fut aussi animée que d’habitude avec son lot de concours et de palabres au coin  du feu sans oublier la cérémonie d’offrande aux dragons.
Mais le lendemain, une mauvaise nouvelle nous attendait. Tabork, le chef de la tribu des Vindicatifs était gravement malade et Sarkhoze, leur shaman était incapable de le guérir. Hank affirmer que la présence d’étrangers à la cérémonie avait causé la fureur des dragons.
Les étrangers soupçonnaient Sarkhoze de s’être allié à Hank pour prendre le pouvoir dans leur tribu. Je ne voulais pas me mêler de cette affaire mais le destin en décida autrement.
La tribu des Hurleurs décidait de partir avant le terme du rassemblement : mauvais présage.
Encouragé par Logart, je me rendait dans la maison des chefs pour remettre à Tabork une potion de soin de sa composition mais la maladie fut plus rapide que moi.
Tabork mort, Hank accusa les étrangers de l’avoir empoisonné. Haktol tenta de s’opposer et s’ensuivit un duel verbal mémorable pour qui maîtrise la langue Kamak. Cette vieille coutume kamak évita jadis bien des conflits. Chaque tribu envoie son meilleur poète  insulter l’adversaire. Si l’un des deux surpasse en éloquence son opposant, la guerre ouverte est évitée.
Haktol avait l’avantage mais l’un des Vindicatifs ne respecta pas la coutume et assomma Haktol pour le faire taire. Hank s’en pris alors ouvertement aux étrangers (dont j’étais à ses yeux malgrés ma longue présence chez les Brillants)
Huntar, le chef des Brillants, s’écarta, préférant sacrifier les étrangers que décimer les kamaks dans un guerre ouverte.

Je voyais mon terme se rapprocher à grands pas alors même que je commençais à reprendre goût à l’existence. Aussi je pris mes jambes à mon cou pour fuir avec les étrangers sous un déluge de flèches et autres projectiles. Notre seule chance était de regagner les chevaux grâce auxquels nous aurions pu distancer les poursuites d’aligates.
Logart et Mérildan parvinrent à se frayer un chemin dans la cohue mais Logart, Jola et moi-même, n’ayant rien d’athlètes de haut niveau, étions peu à peu rattrapés. Je reconnais qu’à ce moment là, j’ai commencé à paniquer et la seule idée qui me vint à l’esprit fut de créer une déchirure de rêve en espèrent qu’elle ferait diversion et peut-être nous fournirait un échappatoire.
La chance me sourit car une déchirure mauve apparut. A travers celle-ci, nous sommes passés dans une grotte obscure (les trésoreuses). Les rares adversaires ayant fait le même voyage que nous disparurent sans demander leur reste.

Nous étions sauvés de la menace des Vindicatifs même si la situation présente restait préoccupante.
Plus tard, j’appris que nous venions de débarquer dans le pays du Grand Sommeil, un pays pacifique où les gens s’affrontent pour battre le record officiel de sommeil du Grand Profond. Mais ceci est une autre histoire.
Voilà jeune gens, je terminerai ici mon récit. Je ne souhaite pas que vous arriviez en retard à votre prochain cours d’alchimie expérimentale (essayez de ne pas faire sauter tout le bâtiment)
La prochaine fois, je vous parlerai de la désolation des escaliers et de ma rencontre avec un authentique tournedent...